Hommage à Patrice Quéréel, disparu en février 2015.
Les quatre textes que nous proposons à la lecture, écrits par Patrice Quéréel, ont été publiés dans la revue Repères (1984-1994).
Les deux premiers portent sur l’action de Patrice contre la démolition de la piscine Gambetta de Rouen, un chef d’œuvre de l’architecture Paquebot, spécimen de piscine unique au monde ! Le premier article, "Achever le paquebot Gambetta ? " (Repères n° 22, décembre 1990), envisageait diverses solutions de reprise patrimoniale (ateliers de l’école des Beaux-arts, musée d’art contemporain...) qui aurait permis de le conserver et de le restaurer. Le texte avait même recueilli un accueil favorable de la part du maire adjoint à l’urbanisme de la Ville de Rouen, Michel Guez, qui reçut Patrice... la veille de la démolition !
Le second article (n° 23, mars 1991), "Paquebot Gambetta : coulé ! " relate la destruction par surprise de ce superbe navire. Allez sur les lieux, vous verrez ce qui le remplace !
Patrice était très critique à l’égard de la réhabilitation du secteur sauvegardé à Rouen. Dans son article "Les châssis vides de la loi Malraux" (n° 24, juin 1991), il fustige de manière argumentée la façon dont les investisseurs démolissent l’intérieur des maisons pour ne conserver que les façades en multipliant des fautes impardonnables de restauration...
Le quatrième texte, "Cru nouveau pour la rue du Champ-de-Foire-aux-Boissons" (n° 31, janvier 1994), montre l’intérêt que Patrice portait à l’architecture du XXe siècle, témoignant du passé récent de Rouen liée à la vie des petites gens. Ici, il s’agit d’une rue célèbre en son temps pour commercer le vin "roulé en tonneau" depuis le Chai-à-vin - autre lieu défendu par Patrice et toujours "abandonné" - qui, sur le port, stockait le "gros rouge" en provenance d’Algérie. Pour lui, les logements sociaux construits à la place des commerces ont défiguré les lieux, cette décision urbanistique contribuant à effacer ce passé populaire de la mémoire rouennaise.
Nous pensons que vous apprécierez la plume vive et acerbe de cet esthète défenseur du patrimoine...
Bonne lecture !
Gérald Orange
Fondateur de la revue Repères
Vice-président de Patrimoine(s)