Faites connaissance avec Marcel Dupré
Ce Rouennais mort il y a 50 ans, le 30 mai 1971 à Meudon, fut considéré au XXème siècle comme Le Grand Maître de l’orgue en France. Sa renommée est toujours immense chez les amateurs de musique d’orgue, principalement aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, au Canada, en Australie bien plus qu’en France.
Pour le faire mieux connaître, trois amis de l’Arigot préparent activement un festival qui se déroulera à la rentrée à Rouen et Paris.
L’ARIGOT, l’Association pour la Reconstruction Instrumentale du Grand Orgue de tribune de la Cathédrale de Rouen est née en 1997 à l’initiative du Dieppois Lionel Coulon qui en est le titulaire actuel depuis 1992. Lionel Coulon est devenu incollable sur les compositions du « Maître ». Il les inscrit souvent dans son programme. Il donne 20 concerts par an. Il fut professeur au collège Fontenelle pendant 37 ans et a su parler à ses élèves de ce célèbre musicien rouennais. L’Arigot rassemble une centaine d’adhérents et bien sûr plusieurs organistes parmi lesquels Pierre Barbary, titulaire de l’orgue de Pont-Saint-Pierre et Florent Dusson, professeur de violon et organiste à Notre-Dame des Anges de Bihorel. C’est ce trio- Barbary, Coulon, Dusson- qui souhaite mieux faire connaître Marcel Dupré, compositeur, interprète, et professeur de renom. Il propose un Festival Ephémère, début octobre, totalement gratuit.
Marcel Dupré
Il voit le jour le 3 mai 1886, rue du Vert Buisson à Rouen et pendant 7 ans vivra en famille à la Chapelle Saint-Louis, place de la Rougemare.
Tout jeune, il se fait remarquer par ses capacités musicales prometteuses. Il a de qui tenir : un grand-père paternel titulaire de l’orgue de Saint Maclou pendant 40 ans, un grand-père maternel, Etienne Chauvière, maître de chapelle à Saint-Patrice, une mère, Alice, pianiste et violoncelliste et un père, Albert, titulaire des Grandes Orgues Cavaillé-Coll de l’abbatiale Saint-Ouen. Pas moins ! Le garçon est précoce. A 8 ans, il joue pour la première fois en public sur l’orgue de l’église d’Elbeuf. A 11 ans, il devient titulaire de l’orgue de Saint-Vivien. Passage par le Conservatoire de Paris. Son professeur Charles-Marie Widor le désigne comme son suppléant au Grand-Orgue de Saint-Sulpice à Paris. En 1907, suite à un accident à une main, il perfectionne son jeu de pieds. Pas de temps à perdre, il compose « Quatre motets op.9 » qu’il interprétera pour la 1ère fois à Rouen en 1917. Puis ce sont les voyages, les contrats à l’étranger, Etats-Unis, Australie et Canada où il joue l’Intégrale de Bach à Montréal.
Il s’installe en famille à Meudon. En 1954, le brillant professeur est nommé directeur du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. 2 ans plus tard, il rejoint l’Académie des Beaux-Arts, membre de l’Institut. Il meurt à 85 ans, le dimanche de Pentecôte 1971. Quelques mois plus tôt, il avait donné son dernier concert public à l’Albert Hall de Londres. Il est inhumé à Meudon, cimetière des Longs Réages. Il a marqué de nombreux interprètes français qui furent ses élèves : Marie-Claire Alain, Michel Chapuis, Pierre Cochereau, Gaston Litaize, Jean Guillou, Olivier Messiaen, Odile Pierre.
« Prodige, grand voyageur, compositeur hors pair, improvisateur, pédagogue, le brillant organiste rouennais était un homme au fort tempérament, précisent Lionel Coulon et Pierre Barbary. Il était autoritaire et très exigeant avec ses élèves. Il pouvait aussi être un interlocuteur délicieux. Il a souvent été consulté pour la vie musicale rouennaise. Il est revenu dans la capitale normande particulièrement en 1956, le 25 juin, pour son grand oratorio « La France au calvaire » pour soli, chœurs, orchestre sur un poème de René Herval, à l’occasion de la réouverture de la Cathédrale de Rouen, en présence du Président René Coty ».
Préludes, fugues, variations, symphonies, improvisations, plusieurs de ses œuvres ont été enregistrées, certaines à Rouen mais jamais sur le Grand Orgue Jacquot-Lavergne de la Cathédrale pourtant créé à sa façon. Il préférait l’orgue Cavaillé Coll de l’Abbatiale Saint-Ouen.
A quand son nom sur un équipement culturel de Rouen ?
Hommages
La pandémie est toujours active. Les concerts du 50ème anniversaire de sa mort prévus les 29 et 30 mai à Paris, Meudon et Rouen sont annulés. En revanche, le Festival Ephémère Marcel Dupré se déroulera bien les 2 et 3 octobre à la Cathédrale de Rouen. Visites, conférences, exposition, diaporama et 2 grands concerts : le samedi 2 octobre à 16h30 avec Daniel Roth, soliste international, titulaire de l’orgue de Saint-Sulpice de Paris et le dimanche 3 octobre à 16h30, récital de Jean-Baptiste Monnot, titulaire de l’orgue de Saint-Ouen de Rouen. Festival gratuit. D’autres précisions fin septembre.
www.marceldupre.com/ L’Arigot, président Pierre Barbary, 3 rue Saint-Romain, Rouen (cotisation 20€/an)
André Morelle