2021 - Une chapelle du XIXe rue de Joyeuse à Rouen

mercredi 14 juillet 2021

Vous avez sans doute été intrigués par une belle chapelle en briques au numéro 2 de la rue de Joyeuse à Rouen.

Même si cette église présente une architecture banale elle ne manque pas d’intérêt.

Vous serez charmés par ces jolies briques vernissées dans ce cadre de verdure.

Egaré tel un explorateur visitant une cité secrète, vous voilà perplexe, rue de Joyeuse à Rouen, où, entre de hauts murs, vous êtes collé contre une grille, essayant de comprendre le mystère de cette église de briques, toute silencieuse, où le seul bruit est celui du vent faisant bruisser la végétation sauvage et libre. N’attendez pas la sortie de quelques rares sœurs chantant des psaumes. Elles sont parties depuis longtemps, laissant les lieux abandonnés et dévastés par des visiteurs indélicats.
L’église, toute de briques, a été construite dans la deuxième moitié du XIX° s. C’était la chapelle du couvent Sainte-Marie, transformé en foyer de jeunes filles. Le tout a été vendu en 2015, puis racheté récemment par un promoteur pour réaliser des appartements de standing. Seuls, la belle construction du XVII°s, l’église et un intéressant kiosque dans le parc, resteront debout.
A l’origine, sur cette parcelle, il y avait le couvent des Mathurins, supprimé en 1792. L’ancienne église, qui servit un moment, de lieu de culte pour les protestants, fut détruite avant 1835. [voir le dossier sur ces lieux, par Danielle Claveau, sur le site de « Patrimoine(s) »].
A première vue, la maçonnerie de la nouvelle église est bonne. Par contre, la balustrade en bois du balcon, au-dessus de l’entrée de l’église, présente une solidité très incertaine. Du haut de ce point de vue sur la nef et le chœur, c’est un spectacle de désolation avec du mobilier saccagé et des tas d’immondices. Les chaises ont été enlevées. Mais rien d’irréparable pour une réhabilitation correcte.
Il y a de très beaux vitraux du XIX° s. L’autel, dans le choeur, a été donné par la famille Gallet et Coulibeuf, le 9 juillet 1893, selon une inscription gravée dans la pierre.

L’église est vaste. Il faut que tout le monde fasse rapidement travailler ses neurones pour lui trouver un nouvel usage. Lequel ? Une salle de conférence ? Un lieu d’expositions ? Un site de répétitions pour des activités de musique, de théâtre, de danse ? Le concours d’idée est ouvert. Cette église peut aussi retrouver une ouverture sur le quartier et ses habitants en lui enlevant son corset de murs donnant sur la rue de Joyeuse, avec un accès à un possible jardin public, ornement végétal qui la mettra en valeur et montrera que la beauté doit toujours gagner sur les pelleteuses.

Sur le côté ouest, les vitraux ont une imagerie intéressante. Vous pouvez faire défiler nos photos pour vous en convaincre.

Dominique